Avant d'être créatrice de contenu et naturopathe, Louise était agent de voyage. Elle nous raconte ce qui l'a amené à changer de vie, sa vision du développement personnel et la spiritualité, sa vie à Bali...
Bonjour Louise ! Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?
Je m’appelle Louise, j’ai 28 ans, et avant, j’étais agent de voyage. Grâce ou à cause du Covid, j’ai décidé de me reconvertir car ma carrière dans le tourisme était largement compromise. J’en ai profité pour apprendre des choses que j’avais envie d’apprendre pendant le confinement, grâce au chômage partiel. Je me suis inscrite dans une formation de naturopathie et j’ai décidé de faire en sorte de profiter d’un licenciement économique pour pouvoir déclencher du chômage et bénéficier d’une reconversion facilitée. J’habite maintenant à Bali et je lance mes accompagnements en naturopathie dans quelques semaines !
Qu’est-ce qui t’a poussé à déménager à Bali ?
Je suis allée à Bali pour la première fois il y a 9 ans exactement, j’avais 19 ans, c’était mon premier voyage et j’ai vraiment adoré. J’ai ressenti quelque chose de fort, j’y ai eu un éveil de conscience, de ce que je voulais faire dans la vie. Et quand je suis devenue agent de voyage j’y suis retournée deux fois, et au bout de trois fois à y être allée et à y penser tout le temps, je me suis dit que ce n’était pas une vie de vouloir tout le temps retourner à l’autre bout de la terre pendant 10 jours, que c’était peut-être bien d’y poser ses valises, d’y vivre un moment et de voir ce que ça donne.
Comment est venu ton intérêt pour la naturopathie ? C’était présent avant ou c’est justement grâce au confinement que tu as pu découvrir cela ?
Je faisais déjà du yoga depuis longtemps, je m’intéressais déjà à l’ayurveda, la médecine indienne qui découle du yoga, et si j’ai voulu devenir agent de voyage, c’était pour promouvoir les cultures d’Asie et leurs sagesses. Quand j’ai commencé à vouloir me former en médecine alternative, je suis tombée sur naturopathie, j’ai trouvé une école et c’est comme ça que le lien s’est fait.
Qu’est-ce qui a fait que tu te sois lancée sur les réseaux ? Comment c’est devenu une activité importante dans ta vie ?
J’ai créé mon compte Instagram quand j’étais encore agent de voyage, j’avais ce pressentiment que ça allait me servir, que j’allais apprendre les bases de la communication et du marketing, je voulais voir si je pouvais créer une communauté. Au début, j'ai créé un compte de voyage vraiment nul avec des photos ultra saturées, les mauvais hashtags. Petit à petit, j’ai quand même réussi à rencontrer des gens, à comprendre, à échanger. Je n’avais pas vraiment d’engagement, mais c’est quand j’ai décidé de me reconvertir, quand j’ai commencé à parler de développement personnel, à partager mes réflexions sur le monde qui m’entourait, que j’ai tout de suite eu des retours.
Ça a commencé à fédérer, et ça m’a vraiment motivée et rassurée sur le fait que j’avais le droit de m’exprimer et que ce que je pouvais dire pouvait être intéressant pour certaines personnes. J’ai adoré ce côté là, j’ai complètement changé de modèle sur Instagram et au bout de quelques mois, j’ai créé mon podcast. Il s’appelle “croissante”, il marche plutôt bien (3500 écoutes par mois) et j’ai aussi créé ma chaîne YouTube où je fais des vlogs sur ma vie à Bali, mon alimentation… Je reçois de très bons retours, je n’ai pas de haters, je reçois beaucoup de messages positifs, de personnes qui me soutiennent.
Tu peux nous parler de ton podcast ?
Le thème c’est des expériences de vie - je fais des épisodes solo et en duo. Pour les épisodes solo, je raconte mes expériences, mes prises de conscience, je partage mes combats, mes connaissances, etc. Quand j’ai des invités, ce sont des praticiens de médecines alternatives, donc naturopathes, professeurs de yoga, human designers, je parle d’astrologie… J’essaie de montrer aux gens tout ce qu’il est possible de faire pour prendre soin d’eux.
Au sujet de ta reconversion, c’était un gros défi ou ça s’est fait naturellement ?
Alors ça a été un gros challenge, c’était pendant toute cette période Covid assez compliquée. Que ce soit la reconversion ou le déménagement, ça s’est fait sur plus de deux ans. Ma volonté était elle aussi progressive : plus le temps passait, plus je me rendais compte que ce dont j’avais au fond besoin était possible. Tu peux te dire que tu veux changer de métier mais tu vas te trouver plein de contraintes : la localisation géographique, l’argent. Je me suis rendu compte progressivement que je pouvais changer de métier, je pouvais en vivre, je pouvais le faire à distance et que je pouvais aller vivre à Bali. Certaines choses se sont ouvertes naturellement, comme le fait qu’à cause du covid j’ai fait partie d’un plan de licenciement économique et donc j’ai eu droit au chômage.
Tu as parlé des contraintes que l’on se met, quelles étaient les plus grosses croyances limitantes que tu avais qui auraient pu t’empêcher de faire tout ça ?
Le danger matériel, financier, on ne sait pas forcément qu’il y a des choses qui existent en France pour nous aider à franchir ce cap, à créer une entreprise. Au début tu te dis que tu ne peux pas y arriver mais c'est un long cheminement de développement personnel que de se rendre compte que l’on est capable de faire plein de choses. Une chose est sûre, c’est que ça ne s’est pas fait comme ça, ça a été le défi de ma vie. J’ai l’impression d’avoir fait quelque chose, d’avoir accompli quelque chose, si l’on m’avait dit il y a 3 ans que je serais une auto-entrepreneure vivant à Bali, je ne l’aurais jamais cru. J’ai l’impression d’avoir fait 10 ans de progrès !
J’ai l’impression qu’à travers ton contenu, tu déconstruis beaucoup de choses autour de la spiritualité et du développement personnel. Tu peux nous en parler un peu plus ?
Ça fait un sacré boom ces dernières années surtout avec le covid qui a fait que les gens se sont posés beaucoup de questions. La spiritualité est très monétisée de nos jours, il y a des dérives, Bali étant probablement l’un des endroits au monde où il y a le plus de dérives. Il y a beaucoup de choses peu authentiques qui se font. J’ai une visée décoloniale, anticapitaliste, où j’essaie de lutter contre les rapports de domination et d’appropriation. Je veux valoriser les cultures du monde qui ont été colonisées et dont les éléments de spiritualité se sont vus être appropriés parce que c’est vendeur et “cool”. Tout cela en délaissant tout ce qui fait la quintessence de ces pratiques, en oubliant à qui ça appartient et en oubliant de mentionner que si elles existent encore c’est que des peuples se sont battus malgré la colonisation (voire l’extermination). Je recommande d'ailleurs d'aller consulter le travail remarquable de Selma Sardouk, Anne Favier, Pulandevii et Angie Tiwari.
Qu’est-ce tu penses, et ce que tu fais, pour changer sur les réseaux de ce point de vue là ?
La seule chose que je peux faire c’est repartager les personnes qui en parlent et qui sont concernées, et également à travers mon podcast. Ce matin par exemple, j’ai reçu un message d’une prof de yoga qui a écouté mon podcast sur l’appropriation culturelle dans le yoga me disant que même si elle avait mis du temps à s’y confronter, elle avait complètement changé de regard sur ce combat et qu’elle allait changer des choses. C’est comme ça que j’essaie d’un petit peu faire bouger les choses.
Est-ce qu’il y a des personnes qui ont, si ce n’est changé ta vie, ont du moins été décisives ?
Oui, d’abord Chloé Bloom, une coach très suivie sur les réseaux sociaux. J’ai écouté ses podcasts pendant de longues heures et ça m’a vraiment ouvert l’esprit sur ma capacité à faire les choses. J’ai fini par la rencontrer à Bali récemment. C’est vraiment une personne incroyable. Je conseille à toute personne qui s’intéresse au développement personnel ou souhaite se reconvertir de la suivre ! Pêche & Eglantine également, c’est du contenu qui a balayé beaucoup de mes croyances limitantes.
Merci beaucoup Louise ! Vous pouvez retrouver tous ses réseaux juste ici.