Une rencontre avec l'un des plus gros TikTokeurs français, au cours de laquelle nous avons discuté parcours, projets, et durabilité sur les réseaux sociaux.
Il y a quelques semaines, nous avons eu l’opportunité d’échanger avec Clément Vannier, aka Cklemss9 sur TikTok, autour de son parcours, des ses projets et du défi de la durabilité sur les réseaux sociaux lorsque l’on est parvenu à construire une solide communauté. On vous souhaite une bonne lecture !
Snipfeed : Bonjour Clément ! Est-ce que tu pourrais commencer par te présenter ?
Clément Vannier : Je m’appelle Clément, bientôt 23 ans et sur le point de finir mon master. Mon activité principale est la création de contenu depuis 1 an maintenant, en plus du développement de mon agence.
Je suis présent sur TikTok où je réalise des vidéos courtes qui ont très vite bien marché, ce qui m’a amené à avoir aujourd’hui une communauté de plus d’un million d’abonnés. En parallèle, j’ai commencé à développer en septembre une agence avec d’autres créateurs de contenus qui a vocation à accompagner les entreprises à développer leur présence sur les réseaux en créant tout format de vidéos verticales, y compris sur TikTok.
S : Comment es-tu arrivé sur TikTok, et pourquoi avoir choisi cette plateforme pour te lancer ?
CV : Il faut savoir qu’à l’origine, je ne suis pas du tout tourné vers les réseaux sociaux : j’étais par exemple très réticent à y montrer mon visage, je gardais toujours mon profil privé, etc. Lorsque je vivais aux Etats-Unis, un ami s'était lancé sur TikTok et y avait complètement explosé, finissant par accumuler plus de 2 millions d’abonnés. Il a pris le temps de m’expliquer ce que représentait réellement TikTok, et si je ne l’ai pas directement pris au sérieux, j’ai fini par comprendre les opportunités que cela pouvait représenter.
J’ai fini par essayer, par curiosité, et les résultats ont été immédiats : une première vidéo, puis une seconde qui sont rapidement devenues virales, j’étais impressionné. A partir de là, je me suis lancé un défi : publier une vidéo par jour sur toute l’année 2021. J’ai réussi à m’y tenir, et c’est notamment ce qui a fait que j’ai réussi à construire ma communauté.
S: Selon toi, qu’est-ce qui a fait que ça ait pu marcher directement : le choix de ta niche, le hasard, l'intuition ?
CV : J’ai fait pas mal de veille avant de me lancer, en passant 2-3 semaines à regarder ce qui se faisait déjà sur l’application. J’étais aux Etats-Unis à ce moment-là, j’avais donc accès à énormément de contenu américain, ce qui m’a permis de constater la réelle différence qui existait avec ce qui se faisait en France. En France, on était sur beaucoup de divertissements, rien de très sérieux ni construit, avec très peu de contenu éducatif : il existait seulement quelques comptes qui généraient beaucoup de vues.
A ce moment là je me suis dit : je fais des études de marketing, j’ai l'entrepreneuriat dans l’âme, des expériences à partager, alors pourquoi ne pas me lancer ? A l’origine, je reprenais des vidéos de créateurs américains qui expliquaient diverses choses sous des formats interactifs et engageants et je les adaptais en français. J’ai fini par arrêter de reprendre le contenu des autres car le copier-coller n’est pas durable, pour commencer à créer le mien.
S : Tu peux nous raconter qui est Clément en dehors des réseaux sociaux ?
CV : Mon image sur les réseaux sociaux n’a pas grand chose à voir avec ce que je suis : je suis quelqu’un de très discret, qui n’aime pas trop parler. J’ai une poignée d’amis, j’aime garder les moments de ma vie pour moi, je préfère vivre le moment présent sans penser à l’enregistrer en permanence. Ce que les gens ne savent peut-être pas, c’est que je suis un grand fan de sport, principalement de foot, je suis parti aux Etats-Unis à 17 ans pour jouer, j’ai énormément vécu à l’étranger. Il y a beaucoup de traits de ma personnalité que l’on ne devine pas forcément : le Clément que je montre, c’est le Clément “entrepreneur”.
S : Avec 1 million d’abonnés, tu fais partie des plus gros TikTokeurs français : comment tu te sens par rapport au monde de la création de contenu ?
CV : Je ne suis pas une personne très sociable de base. Je connais pas mal d’autres créateurs de contenu, même si je ne participe pas à tous les événements et n’ai pas énormément d’amis dans ce monde là. En revanche, je connais tout le monde dans la niche éducative (business, marketing, entrepreneuriat) car nous sommes très peu, j’ai des liens très forts avec eux. Je ne suis pas très connecté dans le monde de la création de contenu, et c’est peut-être quelque chose qui me manque, à laquelle je réfléchis.
S : Qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis que tu es devenu créateur de contenu ? Est-ce une notoriété qui dépasse TikTok ?
CV : Honnêtement, peu de choses ont changé, je ne suis pas devenu une star : avoir 1 million d’abonnés ne veut strictement rien dire, je suis juste une personne qui fait partie du monde de l 'influence. Il m’arrive d’être reconnu dans la rue, en moyenne 2 à 3 fois par semaine, je reçois d'avantages de messages sur les réseaux sociaux, mais j’ai gardé les mêmes habitudes de vie.
A mon sens, la seule chose qui ait réellement changé, c’est la légitimité. Aujourd’hui, lorsque l’on est un créateur de contenu avec de l’influence et une communauté, on est écouté. Par exemple, beaucoup de personnes à qui je m’adresse aujourd’hui ou qui viennent me parler ne l’auraient jamais fait avant. La forme d’influence que me procure ma présence sur les réseaux sociaux les rendent davantage accessibles, ce qui n’est pas négligeable en terme de réseau. En somme, je peux discuter avec bien plus de personnes qui me prendront au sérieux grâce à ma communauté, même si je n’aime pas trop cette idée.
S : Au-delà de réussir à fédérer une communauté, étape que tu as atteinte, pour toi c’est quoi la clé de la durabilité sur les réseaux sociaux?
CV : C’est une question à laquelle je commence à être confronté : j’ai déjà énormément exploité ma niche et ne peut aller beaucoup loin. Le défi est donc de savoir comment les gens qui me suivent parce que je leur donne du contenu utile pour eux vont me suivre pour la personne que je suis. Dans les faits, beaucoup ne suivent pas forcément ce que tu es, mais pour ce que tu leur apportes. Pour moi, la clé de ce défi, c’est YouTube, car il s’agit du meilleur réseau pour créer une réelle proximité avec son audience.
Il s’agit là d’une transition essentielle, mais complexe, car il s’agit de deux mondes différents. Il va peut-être falloir croître ma présence sur Instagram, partager plus de moments de ma vie… Mon enjeu principal va donc être de changer de format et d’objectif afin que la valeur ajoutée de mon contenu réside dans ce que je suis, et non ce que j’offre.
S : Tu peux nous raconter le plus grand défi auquel tu aies dû faire face ?
CV : Depuis que je suis tout petit, je n’avais qu’un seul rêve en tête : celui de devenir footballeur professionnel. Même si j’ai tout fait pour l’atteindre, je n’ai pas réussi : ça implique faire énormément de sacrifices, ne pas voir sa famille, perdre des amis, des relations amoureuses, mais ton rêve est si fort que tu finis par les surmonter. Ne pas y être parvenu a été très dur à vivre, j’ai pris 1 ou 2 ans pour réellement passer à autre chose, pour autant je reste extrêmement heureux d’avoir tout donné car je n’ai aucun regret.
Quand tu as un objectif, l’idée est évidemment de faire tout ton possible pour l’atteindre. Même si tu n’y parviens pas, ce qui arrive plus souvent que l’on ne le croit, l’important est de ne pas porter de regrets avec soi, car l’apprentissage aura été tel que tu trouveras un autre moyen de rebondir. C’est quand j’ai réalisé que le foot était bel et bien terminé pour moi que je me suis lancé sur les réseaux, et c’est la persévérance, la rigueur, l’état d’esprit que j’avais appris avec ma pratique du football qui m’ont servi pour réussir cette nouvelle aventure.
S : Quel est le conseil que tu aurais aimé que l’on te donne plus tôt ?
CV : La puissance de la visualisation : on ne se rend pas compte à quel point lorsque l’on visualise ce que l’on veut, on l’obtient. Le cerveau se conditionne et ne réalise pas la différence entre le réel et le fictif. Pendant toute ma carrière de footballeur, je n’avais jamais vraiment visualisé, je vivais au jour le jour, et si je l’avais fait, peut être que j’aurais réussi ! Il me serait aujourd’hui impossible de vivre sans cela, c’est pour moi une clé de la réussite et du bien être.
S : Pour finir, tu peux nous parler un peu de tes projets pour l’année 2022 ?
CV : Je veux vraiment que l’on puisse développer Orus, notre agence. On ne veut pas d’un modèle d’agence classique mais développer des concepts un peu différents, tout en ne se limitant pas à TikTok. Avec ça, je vais également commencer à aborder la transition de contenu dont on a parlé plus plus tôt (sur Instagram et Youtube) !
Merci à Clément pour son temps et son partage ! Vous pourrez retrouver son TikTok, son lien Snipfeed ainsi que la formation TikTok proposée par son agence Orus.
Pour en savoir plus sur Snipfeed et les liens en bio, c'est juste ici.